Mon Numéro 7, L’Artisan Parfumeur
Récemment j’ai découvert la nouvelle collection de parfums de L’Artisan Parfumeur : Mon Numéro. Déjà sortie depuis quelques temps me direz-vous, certes mais à Singapour avec les décalages des lancements et les produits indisponibles il n’est pas toujours évident d’être à la page. J’ai donc particulièrement apprécié la découverte de cette nouvelle collection de parfums, pas moins de 8 belles fragrances traduisant différentes humeurs et surtout autant de destinations.
De cette série, il est un parfum, ou plutôt un numéro, qui attira particulièrement mon attention; une fragrance qui dès les premiers effluves fait surgir des images et suggérer des émotions. Mon Numéro 7 est de ceux que j’appelle les parfums de voyage, des créations évoquant une destination au travers de matières, de textures et de sensations; le type de parfums que j’essaie de rassembler dans ce blog au fil des pages de mon Carnet de Parfums.
Je finalise justement ma série de billets sur le Sri Lanka et mon nez s’émoustille, je retrouve ici toutes les matières découvertes lors de mon dernier voyage. Cette atmosphère florale qui parfume chaque journée et les senteurs épicées qui embrument les narines dès les premiers pas sur ces chaudes terres reculées. J’ai donc voulu vous faire partager Mon Numéro 7, comme un hommage, pour clôturer ce chapitre sri-lankais.
Le parfumeur Bertrand Duchaufour, pour cette création, s’est inspiré du Sud de l’Inde et plus particulièrement de ses temples. Il a imaginé les abords d’un temple aux pierres froides dans lequel l’encens brûle et s’envole, et où des pélerins, un collier de tubéreuse et de jasmin autour du cou, se reposent sur la pierre humide en buvant un thé chaï. Et qu’elle est belle cette image, bien que mise en scène, je me retrouve dans un univers bluffant de réalisme.
Dès les premières notes du parfum, vous êtes saisi par une bouffée d’épices, composée de safran, rafraîchie par la cardamome et vivifiée par le clou de girofle et la cannelle. Loin d’être passagères, les notes épicées s’intensifient et se parent de notes de fleurs blanches en cœur : jasmin et tubéreuse, fleurs omniprésentes de la région de l’océan indien, qui viennent exacerber cette symphonie épicée. Enfin le fond est une réinterprétation du thé chaï, breuvage indien communément comsommé au Sri Lanka qui mélange thé noir et lait chaud relevé de sucre et d’épices. Un fond étonnant traduisant un accord thé épicé, réhaussé par une note d’encens un peu miellée et, magnifié par un bel accord de bois de santal.
Mon Numéro 7, est un parfum d’humeur éxubérante telle ‘une fantaisie où couleurs, mouvements, textures et odeurs sacrées se confondent comme un sari coloré’. Un parfum de voyage, qui m’évoque les graines de cardamome découvertes sur les hauteurs des collines, le thé noir dégusté à chaque coin de rue, l’encens hûmé au fil des courants d’air et la précieuse cannelle omniprésente sur les côtes de l’île resplendissante. Un voyage en flacon, un parfum de souvenirs et d’émotions.
Encore un de vos article, qui me donne envie de redécouvrir une collection, que j’avais un peu négligé lors de sa sortie.
Et, sans doute, j’éprouve plus de plaisir à lire des chroniques consacrées à des parfums, qui ne sont plus des nouveautés, qu’à lire celles qui régurgitent, sans recul, des dossiers de presse pour s’efforcer d’être actuelles.
Le temps qui s’écoule donne une distance plaisante. Si un parfum est beau, alors il le sera et à sa sortie, et plusieurs années après.
Je ne peux qu’approuver votre opinion : lorsqu’un parfum est beau, il le restera et ce malgré les modes et les tendances.
Mettre en exergue des parfums vecteurs d’émotions, me permet de suivre une démarche de voyage à travers le temps, l’occasion de révéler certains parfums oubliés, ou comme vous le dites, parfois négligés et finalement la tâche devient bien plus intéressante.